Un Projet

Il s‘agit d’implanter un Centre d’Art Contemporain autour de l’ancien embarcadère du Champ-de-Mars. Cette gare, conçue par l’architecte Juste Lisch pour desservir l’exposition universelle de 1878 a été retrouvée, à l’abandon, dans les Hauts-de-Seine. Depuis 1985, l’ensemble du bâtiment est inscrit à l’Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques mais aucun projet de reconversion n’a encore abouti.

Notre projet concerne la réaffectation d’un site ferroviaire de 4.5 hectares, totalement enclavé entre deux voies de chemin de fer et limitrophe à deux communes : Bois-Colombes et Asnières-sur-Seine ; une étude urbaine de type Z.P.P.A.U.P. La révélation d’un objet patrimonial, encore mal connu des riverains,  par sa restauration et sa transformation en équipement culturel municipal satisfait aux volontés des élus et des associations concernés. Notre travail est donc triple et consiste à :

-       Réaliser une étude approfondie de l’ancienne Gare du Champ-de-Mars : son histoire, ses spécificités architecturales, son état actuel et les directives en vue de sa restauration.

-       Programmer un équipement culturel répondant aux attentes d’une commune : prises de contact avec les potentiels acteurs du projet, création d’un programme mixte et articulation d’une architecture d’accompagnement autour du monument historique.

-      Revaloriser un terrain, propriété de Réseaux Ferrés de France, en cours de cession à la commune : application des règlements du futur Plan Local d’Urbanisme, accès piétons et automobiles au site, couvrement partiel des voies de chemin de fer, traitement d’un espace vert complémentaire.

La démarche globale de ce travail personnel de fin d’études s’inscrit dans une volonté de gérer les réalités du projet d’architecture dans son ensemble, c’est-à-dire depuis la justification d’un programme jusqu’aux détails fonctionnels de son hypothétique mise en pratique par ses maîtres d’ouvrage.

Une Equipe

Antérieurement au choix d’un sujet est née une association : Lobo, pour Laurine Clin et Bogdan Rosen. L’expérience acquise, lors de la conception et de la réalisation d’une scénographie notamment, a persuadé les deux étudiants à travailler ensemble pour ce travail personnel de fin d’études.

Deux spécialités se complètent à travers ce sujet :  l’architecture du patrimoine (B. Rosen) et la scénographie, muséographie (L. Clin).

UN PASSE GLORIEUX

         Cette gare a été construite en 1878 pour desservir l’Exposition Universelle qui devait se dérouler sur l’esplanade du Champ-de-Mars. Son architecte, Juste Lisch, est également l’auteur de la gare Saint-Lazare et de la gare des Invalides. La charpente métallique de la gare, les briques colorées, le jeu de tuiles plates vernissées et les ingéniosités techniques qu’elle met en jeux, la font apparaître dans l’encyclopédie d’architecture de 1878.

         11 ans plus tard, pour l’Exposition Universelle de 1889, la tour Eiffel est édifiée juste derrière et la gare se retrouve au premier plan des affiches et des cartes postales diffusées à l’époque.

UNE GARE A L’ABANDON

         Une nouvelle exposition Universelle est prévue pour 1901. On souhaite pour l’occasion construire  une gare de desserte plus vaste et située aux Invalides. La compagnie de l’Ouest, propriétaire de la gare décide  de la démonter; La même année, un cyclone dévaste les communes d’Asnières et de Bois-Colombes. La compagnie décide de remonter la gare à l’emplacement de ses ateliers détruits. La gare du Champ-de-Mars connaît alors une nouvelle vie, moins glorieuse, en temps qu’atelier puis de bâtiment à tout faire de la compagnie.

  Elle est aujourd’hui abandonnée et a échappé de justesse à la démolition en 1983 grâce à son inscription dans l’inventaire des Monuments Historiques.

Dans un souci permanent de mise en valeur du bâtiment, notre architecture se décline en une série de volumes enterrés, semi-enterrés et aériens, de manière progressive et extensive. L'harmonie des formes est réalisée par un traitement paysager: patios, toitures terrasses et nappes végétales sont autant d'outils qui permettent de relier les différentes hauteurs des constructions nouvelles. Enfin, la parcelle jusqu'alors isolée, est reliée par des passerelles de fer à l'esthétique industrielle rappelant l'époque des premiers chemins de fer.